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Enfant, je découpais en longues et fines lanières la pelure des oranges. Jeu, fascination, plaisir de la couleur et des formes à inventer. Dix minutes… et le tout filait à la poubelle. Le lendemain, je recommencerais. Je savais que le quotidien est intéressant.

Aujourd’hui, je continue à explorer cet environnement simple dit

« banal » et pourtant si porteur de poésie. Notre environnement quotidien, à y bien regarder, est plein de surprises.

Une perforatrice à vider… et voilà qu’un confetti de papier perdu sur la table accroche mon œil : une œuvre à part entière. Ce petit bout de papier reste dans mes pensées. Je joue avec lui, avec ses semblables. J'enfile ces rondelles de papier, j’accumule les pelotes de confettis, je tricote le fil.
Ce moment fut sans doute mon entrée en éveil conscient et actif.

Le regard est attentif aux formes et aux couleurs qui font mon quotidien, aux matériaux aussi : fil de papier (celui dont on emballe des oranges, surtout), fil de couture, fil métallique… Mes doigts les apprivoisent, ils se laissent transformer.


Les matériaux que j’utilise sont fragiles comme la vie. Certains travaux sont des installations, temporaires et adaptables.

C’est une fragilité que je veux transmettre, une fragilité heureuse.

C’est la nature qui inspire mon travail – l’infiniment léger de la nature : une herbe, une graine, une ombre, le tracé du vent, une ligne sur la roche…

Et je joue : je soustrais le paysage et ne garde que le mouvement, je multiplie les segments pour créer un rythme, je retiens un relief ou un vide.

Le travail est minutieux et lent. Répétitif aussi. Temps de maturation, de concentration et de sérénité. Le temps de réalisation est un temps ami, qui interroge, encourage ou avertit quand il faut aller plus loin, creuser, affiner le propos.

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